Maxime Gorki : romantique, rebelle puis conformiste

Maxime Gorki (1868-1936), de son vrai nom Alexis Maximovitch Pechkov, grand écrivain russe et penseur est connu comme auteur inspiré par le thème de la révolution et comme fondateur du réalisme socialiste.

Très tôt orphelin, il a eu à affronter, dès l’enfance, la difficulté sociale. Il s’est choisi lui-même son pseudonyme : « l’Amer ». Son œuvre reflète pourtant son amour du genre humain tout autant qu’elle décrit les dures réalités de la vie.

Sa carrière littéraire, débutée à 24 ans peut être présentées en trois volets :
1892-1902 : Il est l’auteur « romantique » de nouvelles, poèmes ou contes, dont les héros se révoltent, ne trouvant pas de place dans un monde socialement en désordre, et notamment de : « Makar Tchoudra » (1892), « la Vielle Izerguil » (1894), « Tchelkach » (1895), « le Chant du Faucon » (1895), « l’Oiseau de la Tempête » (1901), « Une fois en automne » (1895), « Sur les trains de bois » (1895) mais aussi d’un roman : « Thomas Gordeiev » et d’œuvres de théâtre : « les Petits Bourgeois » (1901) et « les Bas-fonds » (1901-1902).

1902-1913 : Gorki devient politiquement plus « rebelle ». Cela apparait à la lecture de ses nouvelles pièces : « les Estivants » (1905) et « les Ennemis » (1906) comme à celle du roman « la Mère » (1907) ou des « Confessions » (1908).
Après la « révolution de 1905 » à laquelle il participe en rédigeant pétitions, articles ou discours, Gorki part pour les États Unis puis s’installe en exil à Capri.  Il y compose ses fameux « Contes d’Italie » (1911-1913).

1913 -1936 : Profitant d’une amnistie, Gorki revient en Russie en 1913. Son soutien à la révolution et aux bolchéviques sera souvent critique. Il est encore rebelle. Son journal « Nouvelle Vie » sera, à maintes reprises, censuré.
Il commence à écrire son autobiographie, qui sera publiée en trois volets : « Enfance » (1914), « En gagnant mon pain » (1916) et avant un nouveau départ vers l’Italie pour y soigner sa tuberculose, « Mes Universités » (1923). A partir de 1925, Gorki s’attelle à la rédaction, qu’il n’achèvera pas, d’un roman-fleuve : « la Vie de Klim Samguine».
Son deuxième exil durera jusqu’en 1932, date à laquelle, devenu « conformiste » (?), répondant à l’invitation de Staline, il s’établira définitivement en URSS où, en 1936, il mourra.
A partir du succès de poèmes tels que « le Chant du Faucon » ou « l’Oiseau de la Tempête », l’image de Gorki s’est constituée comme celle d’un « chantre de la révolution». Artiste du mot, socialiste romantique ou réaliste, Gorki est plutôt médiateur entre deux mondes et maillon d’une chaine reliant deux Russies successives: tsariste et soviétique.

La bibliothèque de l’association France Russie peut aujourd’hui, en traduction, prêter : « Enfance », « Mon compagnon » (bilingue). Elle disposera, en plus, de « La Mère », « Une confession », « En gagnant mon pain » et, peut-être, « les Contes d’Italie ».