Olga Boldyreff : Je ne savais rien de la guerre
Je ne savais rien de la guerre,
De ces orages militaires,
Du démon,
Ivre et féroce,
Écrasant la terre
De nos frères
Par des vents de fer et de feux.
Les mères nous protégeaient
Du poids de leur silence.
Elles avaient tout vécu,
Sous leur pardessus.
En cette journée sinistre,
Alors que retentissent les alarmes,
Grêles de balles, grondement des canons,
La guerre fait irruption,
Et la moitié du monde
Déploie son aile noire.
Quelqu’un là-bas
Serre les dents,
Courageusement.
Souffles sanglants
Sur la terre déchirée.
Devant les chars d’acier
À trois pas de la tranchée
Et sur tous les fronts,
La terre blessée
Embrasse ses enfants.
Au carrefour de deux routes,
Larmes d’une mère
Glissant
Au-dessus du corps de son enfant,
Juste seize ans.
Je bois le chagrin
Des mères d’hier
Et d’aujourd’hui,
Unies par un malheur commun.
Je n’oublierai pas ce jour
Jamais, et pour toujours.
vendredi 25 Février 2022